Le new space et l’industrie spatiale française
Le terme New Space a été mentionné pour la première fois en 2006 par la Space Frontier Foundation (SFF : association à but non lucratif américaine soutenant le développement des activités et de l’exploration spatiale) afin de désigner les activités du commerce et de l’industrie de l’espace par les startups de la deep tech (technologies fortement novatrices et disruptives).
La répartition des forces de la conquête de l’espace a évolué et le secteur s’est complexifié, d’un point de vue politique et juridique – le droit spatial étant au cœur des débats.
C’est dans ce contexte que le Newspace (ou “Entrepreneurial Space”) joue ses cartes dans la course à l’exploration spatiale et aux programmes spatiaux en développant plusieurs segments de produits et services :
- Satellites
- Sol de contrôle et de mission
- Exploitation de systèmes satellitaires
- Sous-systèmes bord et équipements
- Services en orbite
- Lanceurs et services associés
- HAPS (High-altitude platform station : stations positionnées sur des plateformes à haute altitude)
Les écosystèmes spatial et numérique affichent leurs ambitions en matière de développement économique et technologique.
En réponse aux géants américains (NASA et Space X entre autres), l’Europe confirme sa lancée avec des projets d’envergure : le lancement des missions Artemis 2 et 3, et la mise en orbite de la constellation de satellites multi-orbite Iris 2 (Initiative des leaders de l’industrie spatiale européenne : Thales Alenia Space, AirBus, Hispasat, Eutelsat, SES).
Les startups françaises participent activement à la vitalité de l’écosystème spatial et s’inscrivent dans la lignée innovante des grands noms pour développer leur activité.
New Space : la croissance exponentielle des startups françaises
Acteur du spatial depuis plus de 60 ans, la France fait partie des grandes nations du NewSpace grâce à ses talents techniques, ses innovations et ses entreprises mondialement reconnues, soutenues par les investisseurs et l’engagement de l’État.
Le CNES (Centre national d’études spatiales) notamment épaule les startups du New Space et l’industrie spatiale française dans leur progression technologique et économique au niveau national et international.
Les Spacetech enrichissent leur écosystème et se retrouvent lors d’événements dédiés pour mutualiser leurs connaissances et leurs compétences : Paris Air Forum, les assises du Newspace, le Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace (SIAE) du Bourget.
Ainsi le Paris Air Forum a mis en avant la startup toulousaine U-Space spécialiste des nanosatellites nouvelle génération qui gravite désormais aux côtés des géants du secteur. La startup experte en miniaturisation conçoit des systèmes spatiaux complets et modulaires basé sur un projet d’architecture global, de l’étude préalable (coût, faisabilité) à la fabrication (nanosatellite, segment sol, logiciel de vol et algorithmes de contrôle) jusqu’à la mise en orbite.
Experte du lancement rapide en orbite de charges utiles (antennes, caméras, démonstrateurs technologiques), la société franco-américaine Loft Orbital quant à elle, a signé un accord avec Airbus pour l’achat de plateformes satellitaires Arrow. Ces plateformes orbitales permettent à plusieurs entreprises d’utiliser des outils et des ressources technologiques dans une même base spatiale, mutualisant ainsi les coûts et les savoir-faire.
Fierté du Newspace français, la startup Exotrail connue pour ses propulseurs innovants de minisatellites a récemment conçu une suite logicielle permettant de simuler des scénarios de missions spatiales et d’automatiser des manœuvres anti-collisions.
Son projet de transport spatial, SpaceVan “bus de l’espace” lauréat du programme spatial France 2030 aura une capacité de transport orbital de 400 kilos, visant à réduire considérablement les dépenses en énergie dû au ravitaillement des stations orbitales.
Autre startup du transport spatial, Dark fabrique des lanceurs aéro-largués permettant d’envoyer et de récupérer en orbite des satellites depuis un avion en vol. La startup souhaite s’engager dans une démarche de dépollution de l’espace grâce à la récupération des débris ou des satellites.
Sur le même segment des lanceurs nouvelle génération, l’entreprise bordelaise HyPrSpace (Hybrid Propulsion For Space) – le Space X français, a conçu une technologie disruptive de micro-lanceur réutilisable à propulsion hybride. Cette innovation permet à la fois de réduire considérablement les coûts de lancement et de diminuer l’impact carbone de l’industrie spatiale grâce à l’utilisation d’un carburant recyclé.
Implantation, financement et levées de fond de l’industrie spatiale
Dans le cadre du plan France 2030, le CNES s’est associé à BPI France pour injecter 1,5 milliard d’euros sur 5 ans dans la course au spatial.
Toulouse Space Team a mené une étude sur le financement des projets spatiaux des startups françaises. Le NewSpace européen a levé plus de 2,2 milliards d’euros sur 10 ans alors que le New Space français a levé plus de 650 millions d’euros sur la même période. La SpaceTech prend donc ses marques dans l’économie française.
La croissance s’accélère au rythme des levées de fonds avec 54 millions d’euros levés par Exotrail, 40M€ par The Exploration Company, 140M€ par Loft Orbital et 100M€ par Kinéis. Les startups de l’industrie spatiale ont fait l’objet de plus de 60 opérations ces dernières années.
Comment s’inscrire dans la lignée de ces start-ups à fort potentiel ?
L’ESA, European Spatial Agency (Agence Spatiale Européenne) a été créée en 1975 et compte aujourd’hui 22 États membres. Son objectif : promouvoir les intérêts scientifiques et industriels spatiaux par les entreprises et organismes européens dans un cadre pacifique. L’ESA soutient les entrepreneurs innovants dans le secteur du spatial et met à disposition des innov’acteurs des outils leur permettant de réaliser leurs projets. Elle partage ainsi les capacités de l’industrie spatiale française et les informations scientifiques au sein de son observatoire d’économie spatiale.
Outre les financements, plusieurs outils sont proposés aux jeunes entreprises de l’industrie de l’espace pour développer leurs projets novateurs. Ainsi le portail Connect by CNES partage l’accès aux technologies et aux données satellitaires. L’objectif du CNES étant de maintenir les acteurs français de l’économie de l’espace en tête de l’innovation et de l’expertise du Newspace au niveau mondial. L’enjeu majeur restant d’anticiper les besoins sociétaux et environnementaux de demain.
Portée par l’Innovation Cluster de Thales Alenia Space, l’initiative Le Space Business Catalyst accompagne les start-ups proposant des innovations disruptives, qu’elles soient industrielles, techniques ou commerciales dans le domaine du spatial.
Situé sur les sites de Toulouse et de Turin, le Space Business Catalyst vise à accélérer la croissance de l’écosystème spatial en mutualisant les compétences et en capitalisant sur les deep technologies. Le dispositif propose ainsi un soutien technique, commercial et financier aux acteurs émergents du spatial.
Où implanter sa startup de l’industrie spatiale en France ?
L’équipe de Basque Invest (accompagnement financé par les services publiques) est experte en implantation d’entreprise. Ce service compétent accompagne les startups du Newspace à créer et développer leurs projets novateurs au cœur d’un écosystème riche en ressources technologiques et en ressources humaines.
Vous avez un projet innovant lié à l’industrie spatiale ? Vous souhaitez créer votre société dans la ville la plus start-up friendly ? Rejoignez l’écosystème des startups du Pays basque !
Notre expert en industrie spatiale et New Space François Applagnat vous accompagne pour donner vie à vos projets innovants.
Sources : Les Assises du Newspace ; Safecluster ; CNES ; Bpi France ; Space Frontier ; Toulouse Space Team ; ESA ; Thales Alenia Space